Paris, la réinvention permanente
À l’angle du boulevard Vincent Auriol et de la rue Albert Bayet, le site de l’ancien conservatoire s’insère dans un tissu marqué par la grande opération de rénovation Italie 13 des années 60-70. Bordant le Boulevard Vincent Auriol aux abords de la place d’Italie, il est au coeur d’un collage de deux siècles d’actions urbanistiques, qui fait se juxtaposer le tissu faubourien de Saint Marcel et les percées haussmanniennes, les tours pompidoliennes et le village de la Butte aux Cailles, l’ensemble urbanistico-hospitalier de la Pitié-Salpêtrière et la grande opération Paris Rive Gauche.
Il se trouve inséré entre des inventions et des réinventions de Paris, chacune cristallisant un des grands moments de la pensée urbaine, chacune étant illustrée dans ce collage par une texture et un grain différent.
Cette situation pousse le projet à prendre position face à ces différentes inventions : marquer l’alignement à l’angle d’un boulevard et d’un faubourg et ignorer les tours d’Italie13; ou leur faire écho en refusant l’alignement ?
Excluant toute posture caricaturale et tout jugement de valeur sur le bien ou le mal des tours et des faubourgs, le projet construit une relation entre ses ambitions programmatiques et son environnement : comment adresser cet équipement dans la ville et quel est son rapport à l’espace public? Comment accommoder des logements à l’ombre des tours ? Que faire du bâtiment existant? Comment le bâtiment peut-il devenir le support de l’innovation sociale et garantir la pérennité d’un dispositf innovant? C’est en répondant en premier lieu à ces questions que le positionnement par rapport aux formes urbaines s’imposera.